La Toulonnaise Sœur André, doyenne des Européens à 117 ans, a réussi à vaincre la Covid-19

La doyenne des Européens, Sœur André, a été testée positive à la Covid-19 le 16 janvier dernier dans l’Ehpad Sainte Catherine Labouré, à Toulon. Elle est aujourd’hui tirée d’affaire.

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Ma. D. (mdalaine@nicematin.fr) Publié le 08/02/2021 à 11:51, mis à jour le 08/02/2021 à 12:17
Soeur André (ici en 2019), doyenne des Européens, est résidente à l'Ehpad Sainte-Catherine-Labouré, à Toulon. Photo VLP

Jeudi 11 février, Sœur André, née Lucile Randon, va fêter ses 117 ans à la maison de retraite Sainte Catherine Labouré, à Toulon. Tout sourire, elle dégustera sans doute une omelette norvégienne, son dessert préféré.

Les résidents de l’Ehpad l’applaudiront chaleureusement, avant que la direction de l’établissement ne lui organise une visio-conférence avec les membres de sa famille, puis avec le maire de Toulon. Ensuite, forcément, lui sera posée la sempiternelle question: "Quel est votre secret de longévité?"

La doyenne des Européens et deuxième personne la plus âgée au monde (La doyenne de l'humanité est la Japonaise Kane Tanaka, née le 2 janvier 1903 et âgée de 118 ans) se tue à répéter à qui veut l’entendre qu’elle n’en a pas. Que si recette miracle il y avait, elle serait riche à millions d’en avoir informé le monde!

Et pourtant, Sœur André vient de faire la démonstration qu’elle était, si ce n’est immortelle, d’une constitution tout à fait extraordinaire. Testée positive à la Covid-19 le 16 janvier dernier, elle est aujourd’hui considérée comme tirée d'affaires par les autorités sanitaires.

"Je ne me suis même pas rendue compte que je l’avais", a confié celle qui a vu le jour en 1904. Comme la majorité des résidents testés positifs dans son établissement, la religieuse est en effet restée asymptomatique.

Et si son visage, anormalement crispé, a bien montré quelques signes de fatigue ces dernières semaines, c’est que "la solitude lui pesait terriblement", explique-t-on dans son entourage, "tout comme le sentiment d’être inutile".

Confinée dans sa chambre pendant une grande partie du mois de janvier, Sœur André ne pouvait même plus assister aux messes.

L'Ehpad Sainte-Catherine-Labouré, dans le quartier de Saint-Jean-du-Var, à Toulon. Photo DR .

"Elle n’a manifesté aucune peur de la maladie"

C’est David Tavella, en charge de la communication de l’Ehpad qui, le premier, est allé lui annoncer sa contamination au coronavirus. Il raconte: "Même si on prend soin de tous nos résidents de la même manière, on sait qu’avoir chez nous la doyenne des Européens c’est une fierté en même temps qu’une immense responsabilité. Moi qui suis en plus très attaché à elle, j’étais vraiment inquiet. J’ai revêtu ma combinaison de cosmonaute, j’ai ouvert la porte et j’ai parlé d’une voix très forte..."

Mais loin de paniquer en apprenant sa positivité, la native d’Alès réagit alors de manière plutôt étonnante. "Elle ne m’a pas posé de questions sur sa santé, mais sur ses habitudes, poursuit David Tavella. Elle voulait savoir par exemple si les horaires de repas ou de coucher allaient changer. Elle n’a manifesté aucune peur de la maladie. Par contre, elle s’est montrée très inquiète pour les autres résidents."

Il y avait de quoi. Car c’est à une véritable flambée de cas que doit alors faire face la maison de retraite. Depuis le 2 janvier et le premier test positif, ce sont 81 des 88 personnes âgées de Sainte Catherine Labouré qui ont été contaminées.

"C’était la stupeur dans les rangs. Nous n’avons pas compris comment, malgré les gestes barrières, malgré la sectorisation, malgré le confinement des résidents et autres mesures de précaution exceptionnelles, le virus a pu se répandre de manière aussi rapide, poursuit David Tavella. Nous avons sans doute rencontré une souche un peu particulière..."

La vie de retour à l’Ehpad Sainte Catherine Labouré

Si une dizaine de décès ont malheureusement été à déplorer, la tempête semble aujourd’hui passée. A l’isolement forcé depuis le début de l’année, soixante-trois résidents ont déjà retrouvé, depuis lundi dernier, un semblant de vie sociale, même si les visites restent exceptionnelles. Une fête de la Chandeleur a été organisée par la direction.

Repas en commun et promenades dans la cour sont de nouveau possibles, dans le respect des gestes barrières. Le souffle de vie tant espéré en 2021 a été ressenti dans ce havre de paix du quartier Saint-Jean-du-Var.

Les offices célébrés régulièrement à la chapelle sont également de retour, pour le plus grand bonheur de Sœur André et la petite communauté religieuse de Sainte Catherine Labouré.

Car aveugle et en fauteuil, la doyenne n’en garde pas moins une curiosité et une clairvoyance qui forcent le respect. Toute sa tête, comme on dit.

Et elle compte bien s’en servir encore un peu afin de prier pour le salut de l’humanité.

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